Adagio pour une ombre /Marion Zimmer Bradley

Revenons à un titre plus ancien et d’une dame surtout connue pour son best-seller « Les dames du lac » : Marion Zimmer Bradley

Adagio pour une ombre /Marion Zimmer Bradley. – Pocket. – (Terreur). – ISBN 2266072633

Résumé :

Après avoir aidé la police à arrêter un tueur psychopathe, le docteur Leslie Barnes, une jeune psychologue, refuse désormais que l’on fasse appel à ses dons de voyante.

Elle achète une vieille maison sur les hauteurs de San Francisco et s’y installe avec sa jeune sœur Emily, pianiste de 17 ans extraordinairement douée. Mais la demeure est bientôt le théâtre d’une série d’incidents de plus en plus angoissants et dont le rythme s’accélère avec l’entrée en scène d’un mystérieux personnage, soi-disant ami de la précédente et défunte propriétaire.

Contrainte de remettre en cause ses convictions rationalistes, Leslie va s’enfoncer dans une spirale sulfureuse où se mêlent parapsychologie, magie et occultisme.

Avis :

Ahh un livre de MZB se passant à notre époque 😉

Et bien, voici une lecture je dirais reposante parce que très bien écrite, une atmosphère bien rendue, même si je ne peux pas dire que j’ai eu peur, non mais la mise en place du roman, l’interaction des personnages entre eux, rend la lecture du livre des plus agréables.

Pourtant, Leslie par ses agissements nous entraîne toujours un peu plus loin dans l’insoutenable. Peut-on tout faire par amour ? Elle se plonge dans l’occultisme de plus en plus, aspirée par ce monde étrange qui la dérange et la fascine à la fois jusqu’à l’ultime épreuve… et MZB le fait lentement, la progression des évènements autour de Leslie et sa soeur permet de se plonger dans l’histoire et démontre que quelqu’un qui même s’il a un « don » peut être réfractaire aux signes de l’occulte et y basculer petit à petit pour finir par y croire de toutes ses forces ou parce que c’est nécessaire pour un être aimé…

Mais ici est-ce un simple poltergeist ou bien pire ?

Ce n’est pas mon livre préféré dans le domaine fantastique mais je dois bien avouer le talent de MZB pour écrire une histoire, nous faire aimer ses personnages, nous mettre à leur place, et aussi nous permettre de nous poser des questions : que ferait-on à la place de Leslie ? De Simon ?

Auteur :

Marion Zimmer Bradley naît à Albany (État de New York) en 1930 et commence à écrire très jeune, dès 1949.

Après avoir souffert de problèmes de santé pendant plusieurs années, Marion Zimmer Bradley s’est éteinte le 25 septembre 1999 des suites d’un infarctus du myocarde.

Marion Zimmer Bradley a eu une grande influence sur toute une génération d’auteurs et de lecteurs aussi bien dans le domaine de la Fantasy que de la science-fiction. Ses romans sont souvent construits autour de portraits d’héroïnes non conformistes eu égard aux standards de la société dans laquelle elles vivent.

Depuis sa mort, les droits de l’œuvre complète de Marion Zimmer Bradley sont gérés par une fondation créée à cet effet, le Marion Zimmer Bradley Literary Works Trust.

 

 

Maison hantée de Shirley Jackson

Maison hantée / Shirley Jackson. -Pocket. – (Terreur). – ISBN 2266055275

Ah voici un livre que Stephen King lui-même considère comme l’un des meilleurs romans fantastiques du XXe siècle et je le rejoins assez tant le livre de Shirley Jackson est bien construit !

Beaucoup de gens le connaisse par la bande si je puis dire, grâce à une de ses adaptations cinématographiques récentes : Hantise de Jan de Bon! (1999) mais je conseille plutôt la version de 1963 de Robert Wise La maison du diable.

Résumé :

Hill House est une immense et lugubre résidence, construite au XIXe siècle par le richissime industriel Hugh Crain. C’est une monstruosité architecturale, née d’un esprit torturé qui la souhaita à son image : labyrinthique, ténébreuse et pleine de lourds et terribles secrets. On la dit hantée, maléfique. Un chercheur fasciné par les phénomènes paranormaux a réuni dans la vieille demeure trois sujets, dont la personnalité lui paraît propre à susciter des manifestations surnaturelles, pour vérifier si Hill House et ses fantômes sont à la hauteur de leur réputation.
Le cauchemar peut commencer…

L’auteur :

Née le 14 décembre 1916 à San Francisco (Californie), morte le 8 août 1965 à Bennington (Vermont). Elle a influencé de grands noms de la littérature fantastique dont Stephen King ou Richard Matheson.

Avis :

Attention, ce livre peut dérouter les amateurs d’action car c’est avant-tout une peur transmise par l’atmosphère que l’on ressent, c’est très psychologique, subtil. Les liens tissés entre les personnages sont bien rendus, surtout entre Théo et Eléanor qui est une médium qui s’ignore. Mais au final, est-ce la maison qui génère le malaise ou est-ce elle qui provoque les évènements ?

Le lecteur, comme les protagonistes de l’histoire perdent pied dès que la demeure agit contre eux, tout est bousculé, les repères s’évanouissent…

Allez voici un aperçu du film de Wise :

Malpertuis / Jean Ray

Bien, parlons un peu d’un auteur belge auteur d’une pièce maîtresse dans le fantastique : Monsieur Jean Ray !

Malpertuis / Jean Ray . – Labor. – (Espace nord). – ISBN 2804009025

Auteur :

Raymond Jean Marie De Kremer est un écrivain belge bilingue, né le 8 juillet 1887 et mort le 17 septembre 1964 à Gand. Il écrit en français sous le pseudonyme Jean Ray et en néerlandais sous le pseudonyme John Flanders. Il s’est essentiellement consacré à la littérature fantastique.

Malpertuis est son seul roman et a surtout produit des nouvelles comme son premier recueil Les contes du whisky et ensuite La croisière des ombres.

Il est aussi connu pour son implication dans la série des Harry Dickson, il n’en est pas le créateur mais il trouve les textes d’origine si médiocres qu’il obtient l’accord de son éditeur pour réécrire les histoires en respectant  les titres et les dessins de couverture des recueils originaux. Sur les 178 fascicules parus, 103 sont de sa plume !

Jusqu’à sa mort, il écrira des nouvelles : Les Cercles de l’épouvante (1943), Le Grand Nocturne (1942), Les Derniers Contes de Canterbury (1963) et La cité de l’indicible peur. La peur ! C’est le moteur central des œuvres de Jean Ray.

Malpertuis a été adapté au cinéma en 1971 par Harry Kümel avec Orson Welles

Résumé :

Malpertuis, maison maudite racontée par 5 personnes différentes, 5 visions dérangeantes de cette batisse et de ce qui s’y passe…

L’oncle Cassave va mourir. C’est un être abject que tout ses proches détestent mais il a la fortune ! Toute sa famille est à son chevet dans la demeure de Malpertuis et il leur dicte ses dernières volontés : que tous s’installent à Malpertuis et que revienne, aux deux derniers survivants, sa fortune. Aucune des personnes présentes ne se doute du drame qui se joue. En douceur d’abord avec les lumières qui s’éteignent et puis l’horreur faite maison.

Avis :

Le style de Jean Ray est très soigné, je pense que le dico sera nécessaire à certains car il use (et abuse) d’un vocabulaire parfois élaboré.  Ambiance très baroque, oppressante, lourde, on se perd dans cette maison jusqu’à la révélation finale. On suit le jeune héros en se demandant s’il ne devient pas fou, on ne parvient pas à comprendre les phénomènes produits par la maison … C’est un récit très étrange, j’ai eu du mal à le lire la première fois quand j’étais adolescente, ce n’est que récemment que je m’y suis replongée et que j’y ai pris plaisir.

On aime ou on déteste, pas de demi-mesure avec Malpertuis.