Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? / Philip K. Dick

Ahhh voilà un titre alléchant n’est-ce pas ? Tout un programme ! Mais qui c’est ce Dick et cette histoire d’androïdes avec leurs moutons ? A ce stade, seuls les aficionados de la SF et les cinéphiles ont une idée de mon propos 😉

Les autres ? Allez un indice, voici le trailer du film qui s’en inspire :

Ah tout de suite, ça vous parle un peu plus hein 😉

Ne vous inquiétez pas, j’ai vu le film des dizaines de fois mais c’est la première fois que je lis le livre, première fois d’ailleurs que je lis un ouvrage de Philip K. Dick.  Pas par paresse mais parce que la SF n’est pas vraiment ma tasse de thé 🙂

Donc : Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? / Philip K. Dick. – J’ai lu. – ISBN 9782290314944

L’auteur :

Philip Kindred Dick, est né le 16 décembre 1928 à Chicago dans l’État de l’Illinois aux États-Unis et mort le 2 mars 1982 à Santa Ana en Californie aux États-Unis, auteur américain de romans, de nouvelles et d’essais de science-fiction. Œuvres connues et adaptées au cinéma, Blade Runner, Totall recall, Planète hurlante, Minority report

Drame de son enfance, la mort de sa jumelle, alors bébé fera que toute sa vie il ressentira ce manque (sans doute à l’origine de la trame de son roman Dr Bloodmoney, où le jeune frère mort-né, développe une relation télépathique avec son jumeau).

Homme ambigu, allant de la schizophrénie passagère à la paranoïa, prenant de la drogue durant les années 70, vie personnelle chaotique font qu’inévitablement son œuvre soit si complexe et assez noire je dirais. Il tente à plusieurs reprises de se faire interné et goûte aussi aux joies des centres de désintox. (Primesautier le gars quoi !)

Il décédera quelques jours avant la sortie de Blade Runner d’un arrêt cardiaque.

Résumé :

Un blade runner, c’est un tueur chargé d’exterminer les androïdes qui s’infiltrent sur terre. Et rick esl le meilleur blade runner de la côte Ouest. Ce qui ne l’empêche pas d’être un tendre : il rêve de remplacer un jour son simulacre (électrique) de mouton par un vrai ! Hors de prix sur une planète où s’éteint la vie animale !

Aussi quand on lui propose une somme fabuleuse pour éliminer de dangereux Nexus 6 signalés en Californie, il fonce… Mais, face à lui, surgit la très belle Rachel. Femme ou androïde ? L’aime-t-il ? Peut-il l’aimer ? Et oublier sa vraie femme ?

Avis :

Bon, j’avoue que j’ai eu du mal à le terminer non pas à cause de l’histoire ou du style parfois hermétique de Dick (on sent le gars dans son trip) mais par l’ambiance noire, glauque, désespérée, pire que dans le film ! Déjà la relation de couple entre Rick et sa femme donne le ton : les êtres humains ne savent plus ressentir ou peu par eux-même, ils doivent passer par une orgue à sensations où ils entre des codes pour définir leur humeur ! Flippant ! Pourtant, notre héros a sa faiblesse, son obsession animale, désespéré par la mort de son vrai mouton, il ne possède plus qu’un ersatz et ne pense qu’à acheter un vrai de nouveau !

Tout suinte le désespoir et la quête de Rick ne va l’aider à aller mieux mais au contraire l’enfoncer un peu plus … Frontière entre réalité et le toc sont floues, la question même de l’identité est remise en question, reflet de la propre paranoïa de l’auteur ! Mais paradoxalement, ce livre amène le questionnement sur notre propre deevenir, notre course effrénée dans les nouvelles technologies, nos dérives exterminatoires, notre surexploitation des ressources… Est-ce une vision vraiment éloignée  de notre futur ? A l’heure où je vous parle, on estime que 130 espèces animales et végétales qui disparaissent par jour !

Œuvre réaliste par essence, ici pas de héros tout puissant, mais un homme avec ses doutes, mais aussi ses forces, comme sa froideur qui lui permet d’abattre les androïdes sans soucis (mais qui fait qu’on se demande également si lui même n’est pas un androïde), et les Nexus qu’ils pourchassent sont-ils vraiment ce qu’ils sont ? Leur manque d’empathie peut en faire des humains schizoïdes tout simplement … Œuvre réaliste donc mais aussi pessimiste, dépressifs abstenez-vous  c’est un conseil !

Je dirais que c’est un livre qu’on peut lire, laisser dans un coin et le relire des années après car il permet un questionnement constant sur notre propre nature, notre futur, c’est ce qui en fait l’œuvre la plus accessible sans doute de Dick car il l’a écrit durant une des périodes relativement stable de sa vie, où il n’était pas noyé par la drogue ou ces problèmes conjugaux. Donc, à lire au moins une fois dans sa vie.